Bonjour à tous !
C’est parti pour le troisième épisode de nos souvenirs de guidage.
Histoire du guide de pêche / EPISODE 3
Patrice et ses journées à 1 touche = 1 brochet métré
Cela fait plusieurs années que j’accompagne Patrice pour traquer les carnassiers du Rhin et du plan d’eau de Plobsheim.
Patrice est un pêcheur passionné des plus attachants mais qui est poursuivit par une malédiction des plus étranges. Jamais, au grand jamais, il n’a la chance de venir profiter d’un guidage alors que les conditions sont bonnes ! Nous le savons tous les deux et on en rigole souvent, lorsque Patrice vient pêcher, il fait soit trop froid, soit caniculaire, soit il pleut des cordes, soit les poissons ne mordent pas… Mais alors vraiment pas du tout… On le sait et on fait avec, mais parfois, Patrice touche le gros lot !
Laissez moi vous raconter les deux premiers guidages de Patrice en ma compagnie.
Pour la première, Patrice était venu accompagné de son ami Nicolas dans l’espoir d’en découdre avec les brochets. On se retrouve le matin à la mise à l’eau, l’ambiance est chaleureuse malgré la météo glaciale. Et oui, première confrontation avec « les conditions de pêche de Patrice » 🙂
Imaginez : il fait -2°C, la visibilité est de 25 mètres environ à travers un brouillard ultra dense qui nous cristallise de froid. Pas un pet de vent et surtout, cela a durer toute la journée ! Accrochez vous messieurs, ça ne va pas être simple !
Effectivement, ça n’a pas été simple, si mes souvenirs sont bons, on a du faire 20km de dérive à travers tous les spots possibles et imaginables, toutes les techniques y passent, tout ça pour 1 ou 2 touches et je crois, un ou deux petits brochets pas vraiment maillés mis au sec. Mais mes compères y croient dur comme fer et ne lâchent rien, les 2, 4 ,6, 7 heures de pêche dans un froid glacial et malgré tout, un courage qui perdure.
En hiver comme ça, la nuit tombe vite surtout sous le brouillard et alors que la lumière baissait franchement, nous décidons de ne faire qu’une dernière halte avant de finir. Arrivé sur le poste, un cassant qui part de 2m très enherbés à un trou de 7m, Patrice décide de mettre un leurre de sa boite, un swimpike orange. Le choix me semble parfait vu le poste et la luminosité.
Vous savez, ce moment où on se dit en rigolant « allez, le dernier lancé de la journée après on remballe »… Et bien il l’a fait ! Touche dans la profondeur alors que le leurre remonte vers le bateau. Dans l’eau claire on voit tout de suite la taille du poisson, un magnifique brochet qu’il ne faut pas rater. Le voici, son premier métré !

Suite à ce coup d’éclat, on remet le couvert quelques mois plus tard mais à la période estivale ! Le matin en se retrouvant, je dis à Patrice tu verras, les conditions sont parfaites : ça fait plusieurs jours qu’on prends beaucoup de poissons, au moins 15/20 brochets maillés dans la journée. En plus il fat bon, il y a un peu de vent juste comme il faut, on va bien s’amuser…
QUE NENI ! Patrice est là, les poissons NON.
C’est affolant ce sentiment de savoir que tout devrait être bon, mais que rien ne se passe comme prévu. Croyez moi, en tant que guide on lâche « quelques » gouttes de sueur au cours de ce genre de journée, à chercher ce qui ne va pas et comment changer la donne.
Les heures passent et ça manque vraiment de touches. Je décide de nous conduire sur une berges que j’aime beaucoup, la pente est douce et enherbée, on passe de 3,5 à 5,5m de fond. Nous la pêchons une première fois dans un sens sans réel résultat mais pourquoi ne pas insister sachant que de toute façon, on a déja passé plusieurs heures de galère.
Demi-tour, on remonte la dérive. Patrice change une nouvelle fois de leurre, toujours dans notre stratégie de recherche de la bonne taille/couleur/vibration/vitesse de nage. Quelques lancers plus tard, c’est la délivrance ! Je vois sa canne cintrée et Patrice en position de combat. Il gère ça parfaitement et j’épuise la bête… encore un métré ! 😀

Un joli sourire qui en dit long.
A demain pour de nouvelles histoires… 🙂