Après deux jours vraiment sympathiques à se gaver de belles truites gobeuses, nous nous sommes couchés « zen » avant la dernière journée de pêche.
C’était sans compter sur la nuit agitée qui allait arriver… Un orage, de la pluie comme il n’en tombe que dans cette vallée, du vent, le bruit de l’eau dans les gouttières et pas de répis.
J’ai bien senti qu’après ça, tout serait différent !
Au réveil, le paysage est encore bien mouillé… On ne se presse pas pour rejoindre la rivière sachant bien qu’elle serait trop teintée pour pêcher à vue dans la matinée.
Petit dej et blabla, nous arrivons à l’eau vers 11H.
Le niveau a bien monté mais l’eau est encore légèrement claire, du moins sur les berges. Au fur et à mesure, on se rend pourtant compte que cela ne s’arrêtera pas là et que nos minutes de pêche sont comptées.
A la même heure que la veille pourtant, des mouches dérivent à la surface de l’eau. Ma crainte à ce moment là est que la grosse crue n’arrive avant que les truites ne se mettent à gober. Pour cause, l’eau passe déja largement au dessus des berges et inonde la végétation rivulaire. La visibilité sous la surface est mauvaise.
En m’avançant le long de la rive submergée, avec de l’eau jusqu’au plus haut de mes waders, je vois à quelques mètres de moi un joli poisson posé sur les herbes submergées de la rive. Une mouche passe et se fait engloutir !
Je suis bien conscient qu’aujourd’hui je ne verrai pas cela 50 fois et qu’il ne faut donc pas rater les occasions. Je noue un gros CDC H12 sur ma pointe et je pose. Ferrage, pendu !
Le bal est ouvert et c’est avec confiance que je continue ma progression (ultra lente!). Environ 15 mètres au dessus, un nouveau gobage survient, vraiment collé contre les herbes de la berge. Je suis sur le point de lancer quand, juste entre moi et le gobage, je vois une autre truite sortir de l’ombre et se positionner au ras de la surface. Je passe ma mouche, elle prend !
Voici encore un poisson bien sympa qui me serait passé sous le nez à quelques secondes près, je suis content !
J’attaque enfin la truite précédemment repérée. La dérive est compliquée car elle est sous un saule, dans une retourne créée sur la berge inondée… après quelques passage je réussi à laisser ma mouche suffisamment longtemps dans le remou… poisson !
Dans ces conditions de « pré-crue », avec la rivière qui monte et l’eau trouble, chaque prise est un cadeau et surtout, les combats sont généralissimes dans les rapides !
Le temps passe et l’eau continue de monter, je ne peux plus progresser dans l’eau parce que les premières gouttes rentrent par le haut de mes waders, c’est trop limite, je sors de l’eau…
Mais en remontant sur la berge, je vois un autre gobage encore un peu plus haut, un peu dans les mêmes conditions que le précédent.
Je tente le tout pour le tout et je me remets dans l’eau un peu en aval…
La truite me refuse la mouche au premier passage à cause d’un léger dragage. La fenêtre de tir est vraiment limitée et je tente d’ajuster mon second lancer au mieux. La truite se décale… elle regarde la mouche une éternité… et la prend !
Encore un super combat dans l’eau boueuse !
Il faut cependant se rendre à l’évidence, l’eau est maintenant beaucoup trop haute et je ne vois plus aucun gobages. Il est 16H, la partie de pêche s’achève pour aujourd’hui.
L’expérience était vraiment intéressante, une pêche en mode « stress ON » pour trouver un maximum de poissons avant le pic de crue et surtout des combats démoniaques dans une rivière entrain de se déchainer… une pêche au top.
Mathieu ROMAIN
Moniteur & Guide de pêche
www.prestapeche.com